Concours i-Lab, i-PhD et i-Nov 2022 : les lauréats Alpes

- distinctions -- prix / nominations - ingénierie - pluridisciplinaire

Décliné en 3 volets (i-Lab, i-PhD et i-Nov), le Concours d'innovation de l'Etat récompense depuis 1999 des chercheurs et entrepreneurs pour la création et le développement d'entreprises innovantes, à fort contenu technologique, et favorisant les transitions écologique, énergétique ou alimentaire, ainsi que la décarbonation de notre économie. Sous le signe de l’accélération pour asseoir la souveraineté de la France, le Gouvernement a félicité et mis en lumière lundi 4 juillet lors de la cérémonie de remise des prix, les 241 lauréats de l’édition 2022.

16 projets issus de laboratoires de recherche du CNRS Alpes ont été primés sur cette édition.

 

Concours i-Lab : 10 projets Alpes

Le volet i-Lab du concours valorise les résultats de la recherche publique à travers la création d’entreprises de technologies innovantes. Organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en partenariat avec Bpifrance, il finance les meilleurs projets de recherche et de développement pour la finalisation du produit, procédé ou service technologique innovant, grâce à une aide financière importante (jusqu’à 600K€ par projet, pour un budget de 26 M€ au total) et un accompagnement adapté.

Parmi les 78 lauréats 2022 :

Electronique, Traitement du signal & Instrumentation

Orioma – Grand Prix
Née en 2020, la start-up Orioma est spécialisée dans les caméras autonome en énergie et en télécommunications. Son projet LOBX a pour objectif de développer des solutions intégrées, flexibles et autonomes pour la gestion intelligente des bâtiments. Basé sur sa première caméra infrarouge autonome en énergie, le LOBX assurera toutes les mesures nécessaires à la gestion d’un bâtiment sans câble ni pile, ni intervention sur le bâtiment ou son système de gestion. Ce projet va diminuer l’impact des bâtiments sur l’environnement, offrir une qualité d’air optimale aux employés pour un coût environnemental réduit et rationaliser l’utilisation des surfaces du secteur tertiaire. À terme, Orioma ambitionne de remplacer l’ensemble des capteurs habituellement utilisés dans les espaces de travail par son capteur unique : le LOBX.

Ce projet est issu des travaux du laboratoire Techniques de l'informatique et de la microélectronique pour l'architecture des systèmes intégrés (TIMA : CNRS/UGA). Il est soutenu par la SATT Linksium.

QosMOS – Grand Prix
Le calcul quantique s’annonce comme une révolution dans le domaine du calcul haute performance. En effet, il promet de résoudre des problèmes actuellement insolubles avec les plus grands supercalculateurs. QosMOS développe et commercialisera un ordinateur quantique capable d’atteindre un très grand nombre de qubits en se basant sur les technologies de la micro-électronique. Ils exploitent à la fois les propriétés physiques du silicium pour fabriquer des bits quantiques d’excellente qualité et les technologies de la micro-électronique qui produisent les puces contenant des milliards de transistors pour les ordinateurs et les smartphones du quotidien. Combinés, ces deux atouts ouvrent la voie unique vers des accélérateurs dits multi-cœurs qui apporteront une véritable rupture en termes de performances.

► QosMOS est issu des travaux de l'Institut Néel (CNRS) en association avec le CEA.

Entroview
La lutte contre le réchauffement climatique bouleverse les secteurs de la mobilité et de l’énergie. Les batteries lithium en constituent le cœur mais également le goulot d’étranglement. Elles constituent un système électrochimique complexe et encore très mal compris ce qui induit des coûts de production trop élevés, des pertes de matières premières importantes, une durée de vie trop courte et freine le recyclage. Entroview a pour mission de rendre ces batteries intelligentes pour optimiser la production et augmenter la durée de vie de ces batteries. Depuis 2021, elle développe des logiciels de diagnostics des batteries lithium pour les gigafactories, les véhicules électriques et le stockage énergétique pour réduire les pertes lors de la production et augmenter drastiquement leur durée de vie.

Ce projet est issu de travaux du laboratoire Grenoble Images Parole Signal Automatique (GIPSA-Lab : CNRS/Grenoble INP/UGA). Il est soutenu par la SATT Linksium.

Geolinks services –  projet CCW (EarthFlows)

Le déploiement à grande échelle du stockage souterrain d'énergie et du stockage de CO2 est obligatoire pour atteindre les objectifs de limitation du réchauffement climatique sous les 1,5°C. Cela représente aujourd’hui plus de 700 stockages de gaz naturel en activités, 26 sites pilotes de stockage de CO2, et les tous premiers projets de stockage d’hydrogène. Prévenir les potentielles fuites massives de ces stockages souterrains, avant qu’elles n’arrivent en surface, est un enjeu majeur pour les opérateurs industriels. L’objectif de GeoLinks est de fournir des solutions de surveillance géophysique du sous-sol sûres et rentables pour permettre ce déploiement à grande échelle du stockage souterrain.

Ce projet est issu de travaux de recherches de l’Institut des sciences de la Terre (ISTerre : CNRS/IRD/UGA/USMB).

HawAI.tech – projet ICAP

Aujourd'hui, une troisième vague d'IA est nécessaire pour concilier apprentissage et expertise tout en s'attaquant à l'explosion des données. Alors que l’IA d’aujourd’hui est dominée par l’utilisation sur-intensive des modèles appris purement sur des données, cette nouvelle forme d’IA ajoute à l’apprentissage le raisonnement humain et leurs connaissances expertes. Elle est explicable, responsable et frugale. La prise de décision, le diagnostic, la prédiction, la reconnaissance ou encore l’analyse de risques sont autant de champs applicatifs en interaction avec le monde réel et qui expriment le besoin d’une IA robuste et de confiance. HawAI.tech (Hardware for AI) déploie des architectures de calcul rendant l’utilisation des modèles probabilistes possible et proposant des systèmes de calcul cent fois plus performants qui seront un élément clé de cette troisième vague d'IA.

La start-up est issue de recherches menées au sein de 3 laboratoires dont le laboratoire Sciences pour la conception, l'optimisation et la production de Grenoble (G-SCOP : CNRS/UGA). Elle a été accompagnée par le programme Rise du CNRS.

Silent Waves – projet QMIC

Le projet QMIC porté par la startup Silent Waves consiste à développer la nouvelle génération de matériel électronique destiné à la lecture des signaux électroniques des processeurs quantiques. Pour exploiter la pleine puissance d’un processeur quantique, une lecture rigoureuse et exacte des signaux émis par le processeur est requise. Ces signaux quantiques étant intrinsèquement fragiles, une lecture assidue de ces signaux demande un ensemble de composants électroniques de pointe. Un des défis actuels pour l’implémentation de l’ordinateur quantique utile est la mise à l’échelle du nombre de bits quantiques composants son processeur. Le volume actuel qu’occupe ces composants électroniques de lecture est incompatible avec la lecture d’un processeur quantique muni de centaines de milliers de bits quantiques, car il serait beaucoup trop grand. Avec le projet QMIC, Silent Waves va réduire drastiquement l’empreinte des composants électroniques de lectures des bits quantiques.

La start-up est issue de l’Institut Néel (CNRS) et a été accompagnée par le programme Rise du CNRS.
 

Technologie médicale

BAIO-DX
Un diagnostic simple, précis et rapide joue un rôle crucial pour une antibiothérapie précoce et ciblée et constitue un élément essentiel pour lutter contre l’antibiorésistance. BAIO-DX développe des solutions de rupture pour la microbiologie clinique basées sur l’intelligence artificielle. En plus d’être simples et rapides, ces solutions sont entièrement automatisées et peuvent parfaitement s’intégrer dans tous les laboratoires de microbiologie, dans les pays à haut revenu et dans les pays émergents. Combinant l’imagerie sans lentille pour l’acquisition d’images à très haute résolution et des algorithmes d’intelligence artificielle, elles permettent la détection, l’orientation et l’identification de pathogènes directement sur boite de Petri ainsi que la réalisation d’antibiogrammes classiques et de nouvelle génération

BAIO-DX est issu des travaux de recherche du Laboratoire des technologies de la microélectronique (LTM : CNRS/UGA) en partenariat avec le CEA.
 

Matériaux, Mécanique, & Procédés industriels

Caeli Energie

Caeli Energie conçoit et fabrique des climatiseurs résidentiels à forte efficacité énergétique et à très faible empreinte environnementale, afin de rafraîchir les bâtiments sans réchauffer la planète. Sa technologie consomme entre 3 et 5 fois moins d'énergie qu'un climatiseur conventionnel et n'utilise pas de produit chimique pour fonctionner, en particulier aucun fluide frigorigène polluant. Ses produits n'ont pas besoin de bloc froid extérieur (causant des nuisances sonores et visuelles) et, à l'inverse des climatiseurs conventionnels, n'augmentent pas le phénomène d'ilot de chaleur urbain. Cette proposition de valeur est permise par le développement d’un évapo-échangeur hautement compact performant permettant de refroidir une masse d'air sous sa température humide pour se rapprocher du point de rosée sur le principe d'un rafraichisseur adiabatique indirect à point de rosée. Elle a été créée en 2020.

Caeli Energie est issue des recherches du Laboratoire procédés énergie bâtiment (LOCIE : CNRS/USMB). Elle est soutenue par la SATT Linksium.

Cilkoa – projet Hanabi
L’élimination du plastique dans les emballages à usage unique est un enjeu écologique et industriel majeur. Les industriels recherchent aujourd’hui des solutions alternatives qui offrent néanmoins les fonctionnalités barrières (oxygène et vapeur d’eau) essentielles pour de nombreuses solutions d’emballage, dans l’alimentaire, la cosmétique ou la santé notamment. Fondée en 2022, Cilkoa apporte une réponse à cette problématique en proposant un traitement des papiers, cartons et objets en cellulose moulée (barquettes, bols, couverts…). Ce traitement confère aux matériaux cellulosiques les propriétés barrières recherchées, tout en préservant le cycle de vie exemplaire de la cellulose : recyclable, biodégradable et compostable.

Cilkoa est issue des laboratoires de génie des procédés pour la bioraffinerie, les matériaux biosourcés et l’impression fonctionnelle (LGP2 : CNRS/Grenoble INP/UGA) et Sciences et ingénierie des matériaux et procédés (SIMaP : CNRS/Grenoble INP/UGA). Elle a été accompagnée par le programme Rise du CNRS et est soutenue par la SATT Linksium.

Numérique, Technologies logicielles, & Communication

Aphelio – CyberSmartLearn
La multiplication des cyber-attaques au cours de ces dernières années à l’encontre de sites industriels, à l’origine de pertes colossales qui se chiffrent en millions d’euros, constitue un enjeu de sécurité majeur pour les prochaines décennies. Pour autant, il existe peu de solutions capables d’intégrer la complexité spécifique d’un site industriel (en comparaison d’un réseau informatique), abordables et compréhensibles du personnel terrain en charge du fonctionnement du site. En outre l’intégration massive, dans de très nombreux secteurs, des nouvelles technologies pour supporter les fonctionnalités des systèmes de demain (IoT, 5G, etc.) rend complexe le développement d’une solution de sécurité fiable et facilement déployable. Aphelio ambitionne de répondre à ces enjeux majeurs avec sa solution CyberSmartLearn disruptive et adaptative, cohérente avec les besoins des industriels et qui s’appuie sur une approche basée sur des algorithmes IA dédiés et originaux.

Aphelio est issue de recherches menées au sein du laboratoire Sciences pour la conception, l'optimisation et la production à Grenoble (G-SCOP : CNRS/UGA). Elle est soutenue par la SATT Linksium.

 

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Concours i-PhD : 5 projets Alpes

Le volet i-PhD, lancé en 2019 par le Gouvernement en partenariat avec Bpifrance, et s’adressant aux jeunes chercheurs, se situe en amont du continuum du concours. Il vise à valoriser leurs travaux pour créer ou co-créer des startups en rupture technologique, en lien avec les structures de transfert de technologie et les laboratoires de recherche publique.

Parmi les 36 lauréats 2022 :


Pharmacie & Biotechnologies

FLUONIR-II Amélie Godard – Grand Prix

FLUONIR-II est un projet de start-up dans le domaine de la production d’agents de contrastes optiques. Il vise à développer de nouveaux fluorophores organiques émettant dans la fenêtre optique du NIR-II (1000-1700 nm) pour l’aide à la chirurgie. Ces fluorophores hydrosolubles et biocompatibles peuvent être administrés seuls ou couplés à des vecteurs biologiques pour renforcer le ciblage tumoral.

 FLUONIR-II est issu des travaux de recherche de l’Institut pour l'avancée des biosciences (IAB : CNRS/Inserm/UGA) et est soutenu par la SATT Linksium.

 


Numérique, Technologies logicielles & Communication

CAUSTIX  Jean-Baptiste Keck

La future startup CAUSTIX propose un logiciel capable d'automatiser la création de composants optiques. Cette innovation d'aide à la conception de composants optiques se destine à de nombreuses industries, dont l'éclairage public et le transport (automobile, ferroviaire, aérien) et permet de réduire drastiquement le temps de conception et la consommation énergétique.

CAUSTIX est issu des travaux de recherche du Laboratoire Jean Kuntzmann (LJK : CNRS/UGA) et est soutenu par la SATT Linksium.


Technologie médicale

DEEPCROSS  Déborah Reynaud

Le projet DEEPCROSS a pour but de développer une nouvelle gamme de médicaments biologiques. Le principal challenge du développement de médicaments est la difficulté à pénétrer dans les cellules pour atteindre des cibles intracellulaires. Nous avons créé un système de transport intracellulaire original qui peut être associé à différents types de molécules notamment thérapeutiques pour répondre aux défis posés en oncologie et en infectiologie notamment.

DEEPCROSS est issu des travaux de recherche du laboratoire de Recherche translationnelle et innovation en médecine et complexité (TIMC : CNRS/UGA) et est soutenu par la SATT Linksium.

 

Chimie & Environnement

FUELSEA  Baptiste Dautreppe

Le Projet FuelSea est un projet ambitieux dans le domaine de l’électrocatalyse qui vise à révolutionner les revêtements d'électrodes utilisés notamment pour la production d’hydrogène décarboné (H2) et/ou d’agents désinfectants chlorés (Cl2,HClO, etc.), par électrolyse de l’eau (de mer). L'approche novatrice porte à la fois sur la méthode de fabrication et la nature des revêtements bio-inspirés utilisés. Cela permet la mise au point d’électrodes hautes performances et économique en matériaux critiques, ce qui est un véritable avantage au vu de l'évolution du coût de ces derniers entrainer par les différents contextes géopolitiques actuels.

FUELSEA est issu des travaux de recherche du Département de chimie moléculaire (DCM : CNRS/UGA) et est soutenu par la SATT Linksium.

 

Matériaux, Mécanique & Procédés industriels

RHEOSURF  Revaz Chachanidze

RHEOSURF fournit aux spécialistes de la micro-encapsulation une technologie permettant une caractérisation à haut débit des microcapsules qui sont utilisées dans de nombreux produits de quotidien. C’est un système entièrement automatisé, évolutif et flexible selon les besoins spécifiques industriels ou environnementaux.

RHEOSURF est issu des travaux de recherche du Laboratoire rhéologie et procédés (LRP : CNRS/UGA) et est soutenu par la SATT Linksium.

 

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Concours i-Nov : 1 projet Alpes

Le volet i-Nov soutient des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française portés par des start-ups et des PME, afin de favoriser l’émergence d’entreprises leaders pouvant prétendre à une envergure mondiale. Il permet de cofinancer des projets de recherche, développement et innovation, dont les coûts totaux se situent entre 1 et 5 millions d’euros, et de contribuer à l’accélération du développement et de la mise sur le marché de solutions innovantes, à fort contenu technologique. Co-piloté par le ministère de la Transition écologique et le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance et opéré par Bpifrance en collaboration avec l’ADEME, ce concours mobilise jusqu’à 80 M€ par an de France 2030 autour de thématiques comme la révolution numérique, la transition écologique et énergétique, la santé, la sécurité, etc.

Parmi les 127 lauréats des vagues 7 et 8 :

Santé - Dispositifs médicaux innovants

FLUOCARE

FLUOPTICS est l'expert européen de l’imagerie de fluorescence pour l’aide à la chirurgie. Leurs solutions sont des systèmes d’imagerie permettant de visualiser, en temps réel pendant l’opération, des phénomènes physiologiques et biologiques invisibles à l’œil nu, lorsqu’ils sont utilisés en combinaison avec un agent fluorescent. Le geste du chirurgien est ainsi guidé avec une plus grande précision, permettant de sécuriser et d’améliorer l’efficacité des interventions.  Abordant le problème n°1 de la chirurgie de la thyroïde :  l’hypocalcémie postopératoire due à la lésion accidentelle des glandes parathyroïdes, FLUOCARE permet le développement d’un produit hautement innovant miniature et quantitatif.

Le projet est issu des travaux du Département de chimie moléculaire (DCM : CNRS/UGA).

Consulter le palmarès complet i-Nov 2022 : 
vague 7 / vague 8

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